Analyse de la terre
Le sol peut être contaminé par des métaux lourds comme l’arsenic, le plomb, le chrome, le cuivre, le cadmium, le mercure le nickel et le zinc. Cette enquête est recommandée dans les régions urbaines, les endroits proches d’industries, les plaines inondables et proches des routes. Evaluer correctement la teneur en métaux lourds dans votre sol.
Nos Kits comprennent une notice explicative, un sachet de prélèvement et une enveloppe pré-affranchie pour l’envoi de l’échantillon de terre. Les résultats et nos recommandations vous seront envoyés par mail au format PDF.
29 paramètres sont analysés par échantillon avec recommandations individuelle.
Délais de traitement environ 15 jours
Nous analysons pour vous :
- Les principaux polluants présents dans les sols que sont les métaux lourds (Arsenic, cadmium, cuivre, mercure, plomb, zinc, chrome, Nickel) mais aussi : Potassium, Sélénium, Yttrium, Etain, Uranium, Cobalt, Manganèse, Calcium, Rubidium, Zirconium, Tungstène, Titane, Antimoine, Niobium, Bismuth, Fer, Aluminium, Vanadium, Strontium, Molybdène, Thorium.
Les métaux lourds sont généralement définis comme des éléments
métalliques naturels dont la masse volumique est supérieure à 5000kg/m3. Ils sont présents naturellement dans notre
environnement et utilisés massivement dans l’industrie. Généralement émis sous
forme de très fines particules, ils sont transportés par le vent et se
disséminent dans les sols et les milieux aquatiques, contaminant ainsi la flore
et la faune, et se retrouvant dans la chaîne alimentaire.
Certains métaux sont essentiels à l’organisme, d’autres n’ont
aucune fonction biologique. Mais même indispensables, ils peuvent s’avérer
toxiques à forte concentration ; mais leur toxicité ne dépend pas
seulement de cette concentration, elle est aussi fonction de leur spéciation,
c’est-à-dire de la forme chimique sous laquelle ils sont présents dans notre
environnement. Focus sur les métaux lourds les plus toxiques et les moyens de
les éviter.
OÙ LE TROUVE-T-ON
Le cadmium a de multiples utilisations. On l’utilise notamment en tant que :
- En électrochimie
- Dans des alliages utilisés pour les conducteurs électriques et pour les fusibles
- A la fabrication de batteries d’accumulateurs (piles Nickel/cadmium par exemple)
- Dans des revêtements : le cadmium est massivement utilisé pour ses propriétés anticorrosion car il est inaltérable à l’air
- Comme pigment dans la peinture et les colorants : les pigments de cadmium sont essentiellement à base de sulfure de cadmium et permettent une coloration rouge ou orange ; ils sont également résistants à la lumière et aux UV ainsi qu’à la chaleur.
La majorité du cadmium accumulé par l’homme provient des activités agricoles (engrais phosphatés, épandage de boues) et des activités industrielles (métallurgie). L’absorption du cadmium par l’organisme est principalement d’origine alimentaire, et est très augmentée par le tabagisme. Les végétaux à feuillage vert (salades, choux, épinards) et les céréales ou les champignons sont la source majoritaire de cadmium.
RISQUES SANITAIRES
Le cadmium est un élément très toxique qui n’a aucune fonction connue dans le corps. Lorsqu’il pénètre dans l’organisme, par ingestion ou inhalation, il passe dans le sang et s’accumule dans le foie, et provoque également des troubles rénaux. Il forme des composés métalliques avec l’urée.
Il est également très proche du calcium, et à ce titre est capable d’interagir avec le calcium contenu dans les os. Il peut ainsi se substituer au calcium osseux et modifier les propriétés mécaniques du squelette en créant une porosité osseuse, une déformation des os, des fractures et un ratatinement progressif du corps. La maladie Itai-Itai a ainsi été décrite au Japon à partir de 1912 à la suite d’intoxications au cadmium provoquant ces symptômes osseux.
Le CIRC a également confirmé un effet cancérigène du cadmium sur l’organisme depuis 1993, principalement au niveau pulmonaire.
EFFETS ENVIRONNEMENTAUX
La pollution environnementale au cadmium diminue depuis les années 1980, en raison de l’abandon du cadmium dans les pigments pour peinture et également du remplacement des batteries au cadmium par des batteries au lithium. Mais cette pollution est toujours préoccupante, notamment dans les coquillages et organismes du haut de la chaîne alimentaire. Les origines de la pollution au cadmium sont multiples :
- Agriculture : engrais, boues d’épandage
- Pollution atmosphérique : combustion de produits pétroliers, incinération des ordures ménagères, combustion du charbon, industries sidérurgiques, batteries
- Pollution aquatique : industries, fabrication des engrais phosphatés,
Le cadmium est toxique à faible dose pour de nombreuses espèces animales et végétales. Les troubles squelettiques décrits ci-dessus peuvent d’ailleurs toucher de nombreuses espèces, comme le vairon, à des taux retrouvés actuellement dans l’environnement. Il existe par ailleurs une mortalité aiguë de très nombreuses espèces de poissons due à la pollution au cadmium. L’élément se retrouve également dans les filières alimentaires, notamment le riz. Les huîtres peuvent contenir dans les eaux les moins polluées une quantité de cadmium de l’ordre de 0,05mg/kg, et parfois 5mg/kg dans les eaux les plus polluées.
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L’arsenic est un élément naturellement présent dans la partie superficielle de l’écorce terrestre à une concentration moyenne de l’ordre de 2 mg/kg. En France, plusieurs régions sont concernées par la présence d’une concentration importante d’arsenic dans le sous-sol : le Massif Central, l’Auvergne, les Vosges, les Alpes. Il peut aussi se retrouver dans l’atmosphère par différents phénomènes naturels (érosion des roches, réactions d’oxydo-réduction, activité volcanique, feux de forêt), mais aussi par des émissions d’origine anthropiques : utilisation de combustibles minéraux solides, combustion du fioul lourd, production de verre, métallurgie, etc.
A cause de sa présence dans les sols, l’arsenic peut être retrouvé dans l’alimentation mais surtout dans l’eau de boisson. La concentration maximale admissible de l’arsenic dans les eaux destinées à la consommation humaine a été fixée à 10 µg/L depuis 2003, selon les recommandations de l’OMS. Des résultats plus récents montrent cependant que la consommation d’eau à un niveau situé aux environs 0,17 µg / L seulement pendant une longue durée peut conduire à un arsénicisme.
En plus de sa présence dans les milieux naturels, l’arsenic est utilisé depuis de nombreux siècles pour diverses fonctions :
- Elimination des parasites des cuirs et peaux
- Composé toxique : poison, arme chimique
- Pigments dans les peintures
- Pesticides, insecticides (rodenticides)
- Cartouches d’armes
- accumulateurs
RISQUES SANITAIRES
On le sait, l’arsenic est un poison de choix dans la littérature et le cinéma ! Si sa toxicité est bien connue, elle dépend de sa nature chimique : l’arsenic inorganique (sous forme pure ou lié à l’oxygène, au chlore ou au soufre) est beaucoup plus toxique que l’arsenic organique (lié au carbone ou à l’hydrogène). Cependant, il s’agit aussi d’un oligoélément essentiel pour l’être humain et certaines espèces animales. Les besoins pour l’homme sont évalués à 10-20µg/j et sont couverts par l’alimentation.
La métabolisation de l’arsenic dans l’organisme dépend de sa forme chimique, de sa forme physique et de la voie d’incorporation. Lors de son entrée dans l’organisme, l’arsenic se fixe aux protéines et s’accumule dans plusieurs organes : le foie, la peau, les phanères et les poumons. Les métabolites sont ensuite éliminés dans les urines en quelques jours (90% est éliminé en 6 jours). On peut retrouver l’arsenic accumulé dans les cheveux jusqu’à leur chute.
L’arsenic a de nombreuses propriétés toxiques :
- il découple la chaîne respiratoire en se substituant au phosphore
- il a des propriétés de perturbateur endocrinien
- il perturbe la différenciation cellulaire et possède donc des propriétés cancérigènes [4]
Lors d’une intoxication aiguë, on retrouve des douleurs abdominales, des nausées, une forte salivation, des vomissements et diarrhées, des crampes et convulsions, des sueurs froides, puis un délire et le décès. Les symptômes d’un empoisonnement chronique sont des céphalées qui s’aggravent des une perte de la vision nocturne, ainsi que certaines manifestations cutanées.
L’arsenic est également un puissant perturbateur endocrinien ; ses effets sont bien documentés chez l’homme [5]. Il perturbe notamment les récepteurs stéroïdes des androgènes, de la progestérone, des minéralocorticoïdes et glucocorticoïdes ainsi que la régulation des gènes, même à doses très faibles
EFFETS ENVIRONNEMENTAUX
Dans l’environnement, les effets de l’arsenic varient selon sa forme chimique et la nature des sols, mais aussi de sa bioaccumulation éventuelle. Par exemple l’arsenic inorganique est 5 fois plus toxique dans les sables et les limons que dans les sols argileux.
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Le chrome fait partie de la famille des métaux de transition, et est connu pour sa résistance à la corrosion et au ternissement. On peut le retrouver sous plusieurs états d’oxydation.
Il est utilisé dans divers secteurs, principalement dans l’industrie :
- Le dichromate de potassium est un oxydant puissant et utilisé en milieu acide pour le nettoyage de la verrerie de laboratoire
- Comme pigments dans la peinture ou comme colorant
- En métallurgie pour améliorer la résistance à la corrosion et ajouter un fini brillant
- Comme catalyseur dans certaines réactions d’hydrogénation
- La tannerie : 90% des techniques de tannage actuelles dégagent du chrome VI
L’exposition de la population générale au chrome total se fait principalement par voie orale, via l’alimentation et l’eau ; il existe aussi une contamination par inhalation pour les personnes vivant près d’usines rejetant du chrome VI, ainsi que pour les fumeurs.
RISQUES SANITAIRES
La toxicité du chrome varie fortement selon sa forme chimique.
Le chrome trivalent (chrome III) est un oligoélément essentiel pour le métabolisme glucidique chez l’humain. Une déficience en chrome peut affecter l’activité de l’insuline. Son mécanisme d’action reste cependant inexpliqué. Il est présent dans les aliments comme la levure de bière, le foie de veau, les brocolis, les haricots verts, les céréales
L’ion chrome VI (chrome hexavalent) peut être bioaccumulé par divers organismes et est un cancérogène avéré (classé cancérogène certain par le CIRC), ce qui n’est pas le cas des autres formes de chrome. Chez l’animal, l’exposition à fortes doses de chrome VI par voie orale a montré une augmentation des cancers de l’estomac, des intestins et de la cavité orale. Chez l’homme, une exposition chronique au chrome VI via l’eau de boisson entraîne des effets gastro-intestinaux (ulcérations buccales, diarrhées, douleurs abdominales, vomissements) et hématologiques (anémies, leucocytoses et neutrophiles immatures) [6].
Chez des travailleurs exposés via l’air, les principaux effets se rapportent au système respiratoire (irritations, asthme, toux, essoufflement, dyspnée) et au développement d’allergies.
EFFETS ENVIRONNEMENTAUX
Le chrome se rencontre en petites quantités à l’état naturel dans tous les types de roches et de sols. Il peut être entrainé dans l’atmosphère par mise en suspension de poussières, et dans les eaux de surface par ruissellement, altération et érosion des matières du sol. Les émissions de chrome dans l’environnement se font de manière prépondérante vers le milieu aquatique (environ 94 % des émissions totales en France en 2008). Le chrome VI est connu comme la forme la plus mobile du chrome dans les milieux terrestres et aquatiques tandis que le chrome III n’est généralement pas transporté sur de grandes distances en raison de sa faible solubilité et sa tendance à être absorbé par les sols et les eaux naturelles. Les concentrations dans les rivières et les lacs sont souvent comprises entre 0,5 et 100 nmol/L tandis que dans le milieu marin, les concentrations sont de l’ordre de 0,1 à 16 nmol/L. Dans les eaux marines, les concentrations en chrome VI varient entre 0,09 à 0,12 μg/L.
Les principaux apports anthropiques diffus en chrome et ses composes sont les retombées atmosphériques ainsi que l’épandage de boues de stations d’épuration. En effet, le chrome fait partie des composés toujours détectés (à plus de 90% des cas) en entrée et sortie des stations d’épuration. Néanmoins, pour les stations possédant un traitement tertiaire, le chrome n’est pas détecté dans plus de 90% des cas (il est donc éliminé vers les boues de ces stations).
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Naturellement présent dans la croûte terrestre, le cuivre est essentiel au développement de la vie sur Terre. Il s’agit du plus ancien métal utilisé par l’homme (traces de fusion du cuivre dans des fours datant d’il y a 7000 ans).
98% du cuivre est utilisé sous forme du corps simple métallique ou en alliage, généralement grâce à ses propriétés physiques : malléabilité, ductilité, conductivité et résistance à la corrosion. On le retrouve notamment dans :
- Les équipements électriques et électroniques (électroaimants, relais, barres de distribution, commutateurs, circuits imprimés)
- La fabrication des radiateurs pour ordinateurs, des tubes à vide, des tubes à rayons cathodiques
- L’architecture : toitures, paratonnerres
- Bijoux, instruments de musique
- Composés chimiques : compléments alimentaires et fongicides pour l’agriculture (sulfate de cuivre, carboxylates de cuivre)
- La médecine : fabrication de composés antimicrobiens, marqueur radioactif, fabrication de certains stérilets
- Le matériel de cuisine
RISQUES SANITAIRES
A très faible dose, le cuivre est un oligo-élément bien connu. Le corps humain contient environ 150mg de cuivre sous diverses formes, les besoins quotidiens étant autour de 2mg chez l’adulte. Le cuivre est indispensable au fonctionnement de l’organisme : système nerveux, appareil cardiovasculaire, croissance osseuse, immunité, régulation métabolique, système reproducteur.
Cependant, le cuivre peut également être toxique. En effet, il va augmenter la formation d’espèces réactives de l’oxygène, responsables du stress oxydant. L’empoisonnement aigu est rare en raison de la réaction de l’organisme : la contamination aux poussières de cuivre peut provoquer un état de malaise fiévreux, autrefois dénommé « la fièvre du fondeur ». De fortes doses de cuivre peuvent provoquer des dommages irréversibles aux reins et au foie et entraîner la mort.
L’exposition chronique peut provoquer une irritation des zones affectées, notamment les muqueuses, les fosses nasales, les yeux. Elle entraîne des maux de tête, des maux d’estomac, des vertiges, des troubles digestifs tels que des vomissements et diarrhées. Il existe également des troubles de la reproduction. Des travaux menés sur des rats ont montré que l’inhalation prolongée de chlorure de cuivre entraînait une immobilisation non réversible des spermatozoïdes [7]. Lors d’une intoxication chronique au cuivre, il est très difficile d’établir la réalité de cette intoxication ; en effet le cuivre est stocké dans le foie et n’est pas dosable dans le sang. Il faut attendre le dépassement de la capacité de stockage hépatique pour en retrouver des traces lors d’analyses sanguines. Dans le sang, le cuivre interfère avec le métabolisme du fer et provoque des anémies. On retrouve également des pathologies hépatiques comme stéatose et cirrhose.
EFFETS ENVIRONNEMENTAUX
Le cuivre peut être écotoxique même à faibles doses, notamment pour certains organismes aquatiques et pour les mousses et lichens. Un épandage trop intensif de cuivre dans l’agriculture peut entraîner une accumulation de cuivre dans le sol, entraînant des effets toxiques chez les animaux. Il a d’ailleurs été observé des effets chez le mouton. Des concentrations trop élevées se retrouvent également dans les lisiers à cause de l’utilisation du cuivre comme complément alimentaire chez les porcs.
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Le mercure est un métal argenté brillant, le seul se présentant sous forme liquide dans les conditions normales de température et de pression. On peut le trouver sous forme native, ionique ou de composés à l’état oxydé.
Le mercure est naturellement présent dans l’environnement, essentiellement dans les roches du sous-sol. Certains affleurements en contiennent des quantités importantes, et ont pu être utilisés comme mines de mercure. Les principales sources naturelles d’émission sont les volcans, le dégazage progressif de la croûte terrestre, et certains geysers.
La part anthropique du mercure varie selon les régions. En mer, il s’agit de rejets industriels ou de la corrosion de munitions immergées. En Amérique du Sud, l’orpaillage est une des sources principales. Aux Etats-Unis, le mercure est l’une des principales sources de pollution de la pluie et provient des émissions de centrales au charbon et de la combustion du pétrole et du gaz. En Chine, le mercure provient de la production de métaux, de la combustion de charbon et des industries.
Les utilisations du mercure sont diverses :
- En médecine : il a été longtemps utilisé comme antiseptique (mercurochrome) ; depuis 2006, ce produit n’est plus commercialisé en France et aux Etats-Unis. Il entre également dans la composition des amalgames dentaires (45-50% de la composition). Précédemment, il a également été utilisé comme fluide dans les thermomètres du fait de sa capacité à se dilater avec la chaleur ; cet usage a été abandonné et les thermomètres à mercure sont aujourd’hui interdits. Cependant on le trouve encore parfois dans certains tensiomètres.
- Certaines piles
- Les lampes à vapeur de mercure
La pénétration du mercure dans l’organisme se fait par voie digestive, même si 95% du mercure absorbé est éliminé dans les selles. L’alimentation est une source importante d’exposition, ce qui est dû à la concentration du mercure dans la chaîne alimentaire, notamment les poissons prédateurs. On en trouve également de fortes concentrations dans les crustacés, les huîtres et les moules. En France, la dose moyenne d’ingestion du mercure est de 267µg/semaine pour une dose maximale de 200µg/semaine (recommandations de l’OMS).
RISQUES SANITAIRES
Le mercure n’est pas un oligoélément. Il est toxique sous toutes ses formes organiques et pour tous ses états chimiques. Son utilisation est règlementée et plusieurs directives européennes en limitent l’usage. Néanmoins, la toxicité du mercure dépend de son oxydation.
Sous forme de vapeur, le mercure est toxique pour les voies respiratoires et se solubilise dans le sang ; il attaque ensuite les reins, le cerveau et le système nerveux. Chez la femme enceinte, il traverse la barrière placentaire pour atteindre le fœtus. Le lait maternel peut également être contaminé [8].
Sous forme dissoute (essentiellement le monométhylmercure HgCH3), le mercure est extrêmement neurotoxique, même à faible dose [9].
Dans les pays développés, ce sont les amalgames dentaires qui sont la première source d’exposition ; après 20 ans, un amalgame ne contient plus que 5% de sa masse initiale de mercure.
L’intoxication au mercure entraîne de nombreux symptômes. La toxicité affecte principalement les fonctions cérébrales, rénales, le système endocrinien et le cycle cellulaire. Certaines intoxications peuvent aussi affecter la vision et favoriser la survenue d’un glaucome.
De nombreuses intoxications au mercure ont été liées à un traitement des semences au début du XXe siècle ; ce traitement est interdit depuis 1982 en Europe de l’Ouest.
Selon le Center for Disease Control (CDC) aux Etats-Unis, une femme en âge de procréer sur douze a un taux de mercure dans le sang assez élevé pour mettre en danger le développement neurologique du fœtus. Plus de 320 000 bébés nés annuellement présentent ainsi des risques de malformations.
L’alimentation est la principale source de contamination au mercure, très fortement liée à la consommation de gros poissons prédateurs. Il faut donc éviter de consommer trop souvent ces poissons (dorade, espadon, marlin, grenadier, bar, requin, thon) ; en effet un poisson contaminé peut contenir 23mg de mercure/kg de poids humide, soit près de 100 000 fois la concentration de mercure dans l’eau environnante. En 2003, l’OMS a adopté une dose hebdomadaire totale de 1,6µg/kg.
Les moules et les huîtres concentrent également le mercure.
Le mercure est considéré par l’OMS comme l’un des dix produits chimiques ou groupes de produits chimiques extrêmement préoccupants pour la santé publique.
EFFETS ENVIRONNEMENTAUX
Toute la planète est concernée par la pollution au mercure ; même les zones polaires sont fortement imprégnées. Cette pollution est durable puisque le mercure n’est pas biodégradable et peut recontaminer plusieurs fois la chaîne alimentaire.
Les sources majoritaires de pollution environnementales sont :
- Le raffinage et la combustion des combustibles fossiles (d’après l’EPA, la seule production pétrolière annuelle des Etats-Unis peut émettre jusqu’à 10 000 tonnes de mercure par an dans l’environnement).
- Les activités minières, surtout l’orpaillage
- Les incinérateurs
- Les processus industriels
- Le recyclage
- Les séquelles industrielles
Le mercure est très toxique pour toutes les espèces vivantes connues. Il n’est pas éliminé par la pluie : le mercure très volatil pollue l’atmosphère, est lavé par la pluie et se retrouve dans les eaux superficielles et les sédiments. Il peut ensuite dégazer et polluer à nouveau l’air. Les sédiments recueillent la part du mercure qui n’a pas été ré-évaporée, et des bactéries peuvent y méthyler le mercure et le rendre très bioassimilable, contaminant ainsi la chaîne alimentaire. Dans les sols, ce sont notamment les champignons qui concentrent ce composé.
Le 19 janvier 2013, plus de 130 pays ont ratifié la première convention internationale sur le mercure. L’objectif de cet accord est réduire leurs émissions de mercure d’ici à 2020. Le mercure sera ainsi interdit, d’ici à 2020, dans les thermomètres, instruments de mesure de la tension, batteries, interrupteurs, crèmes et lotions cosmétiques et certains types de lampes fluorescentes. Autre mesure phare : l’interdiction de l’extraction du mercure… mais elle ne sera effective qu’en 2025. Par ailleurs, les centrales à charbon et les industries qui rejettent beaucoup de mercure seront priées d’améliorer leurs performances. Des solutions sont également apportées concernant le stockage de la substance et le traitement des déchets. Quant aux amalgames dentaires, leur pose devra être réduite autant que possible.
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Le nickel représente 0,8 à 0,9 % de la croûte terrestre. La source naturelle prépondérante est l’érosion éolienne des sols (77 % des émissions naturelles). Quant aux sources d’émission anthropiques, deux secteurs prédominent: la transformation de l’énergie (raffinage du pétrole et la production électrique), et l’industrie manufacturière (métallurgie, agroalimentaire, minéraux non métalliques, matériaux de construction et la chimie).
Le nickel pur est utilisé pour certaines cordes de guitare électrique, mais également dans le fil dentaire, des spatules, des aimants, des écrans magnétiques. Il est également utilisé comme résistance chauffante (grille-pain, radiateur, sèche-cheveux) ou comme revêtement sur des casques. Enfin, on le retrouve dans des pièces de monnaie, notamment les pièces américaines et canadiennes et les pièces de 1 et 2 Euros.
En alliage, le nickel est utilisé en bijouterie avec de l’or pour obtenir une bonne tenue mécanique et des couleurs originales ; l’or allié au nickel donne de l’or blanc. Il est également présent dans certains aciers spéciaux (coffre-fort, portes blindées, chars d’assaut…), dans des accumulateurs (nickel-cadmium, nickel-zinc par exemple) ainsi qu’en catalyse et photochimie, pour fabriquer certains savons.
RISQUES SANITAIRES
En très faible quantité et sous des formes assimilables, le nickel est considéré comme un oligoélément pour les animaux et les plantes. Le corps humain contient moins de 500µg de nickel.
Le corps simple métal nickel est peu toxique, mais a un fort pouvoir allergisant. L’ingestion de sels de nickel dilués dans l’eau provoque des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées). Plus de 12% de la population générale est allergique au nickel, la réaction la plus fréquence étant la dermatite de contact.
Certains composés de nickel sont par contre très toxiques. C’est le cas du nickel tétra-carbonyle présent dans les vapeurs et les fumées, qui est un cancérigène avéré. La poussière de nickel est allergisante et cancérigène. L’exposition chronique au nickel est un facteur de risque du cancer du poumon et du nez (travailleurs de raffineries).
EFFETS ENVIRONNEMENTAUX
Selon les évaluations, le rejet annuel de nickel dans l’atmosphère serait de 24 000 à 87 000 tonnes par an. Il existe également une émission naturelle, par les volcans notamment, estimée à 26 000 tonnes par an. Le taux de nickel dans la mer varie selon les lieux de 0,12 à 0,70µg/L.
L’écotoxicité du nickel est peu connue ; cet élément est concentré chez les mollusques aquatiques.
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Le plomb est présent dans la croûte terrestre et dans tous les compartiments de la biosphère, et c’est l’un des métaux les plus anciennement connus ; on en a en effet retrouvé dans des pigments recouvrant les tombes préhistoriques (40 000 ans avant J.-C.).
Employé dans l’essence pour ses propriétés antidétonantes jusqu’aux années 90, il est maintenant interdit dans les carburants depuis 2000. Sa présence dans l’environnement a donc fortement diminué depuis une dizaine d’années. En 1990, les émissions de plomb émanant du transport routier étaient largement prédominantes : 90 % des émissions totales. Elles sont devenues quasi nulles actuellement. Aujourd’hui, le plomb est principalement émis par le secteur industriel : métallurgie, production de matériaux et utilisation de minéraux non métalliques.
Le plomb peut également être émis par certaines peintures et polluer ainsi l’habitat. Jusqu’à la moitié du XXe siècle, la céruse (carbonate basique de plomb) contenue dans les peintures et les enduits, a été largement utilisée dans les logements en raison de sa bonne tenue, de sa longévité et de la blancheur qu’elle conférait à ces matériaux. Il peut subsister aujourd’hui encore des peintures au plomb, notamment dans les logements construits avant 1948, date de son interdiction. Les vieilles canalisations sont également sources de contamination au plomb.
RISQUES SANITAIRES
L’absorption de plomb présente de nombreux sanitaires. Cette absorption peut se faire par inhalation, ingestion ou passage percutané. Les enfants et femmes enceintes ainsi que les personnes âgées y sont les plus vulnérables.
En effet, le fœtus n’est pas protégé par le placenta et est extrêmement sensible au plomb, qui provoque des effets mentaux pour de faibles doses d’exposition. Les enfants sont les plus touchés car leur organisme absorbe plus de plomb que celui des adultes (notamment par voie digestive). L’intoxication au plomb est souvent asymptomatique mais conduit à des baisses de quotient intellectuel, de l’anémie, des troubles du comportement, des problèmes rénaux et des pertes auditives. Les risques d’intoxication au plomb sont accrus pour les enfants qui jouent au sol, sont plus en contact avec des poussières ou jouent avec des écailles de peinture ou des objets à base de plomb et portent naturellement souvent les doigts ou les objets à la bouche.
Les principales voies d’absorption du plomb sont les ingestions accidentelles, mais il peut également s’agir de l’air ambiant ou des canalisations d’eau. Certains cosmétiques peuvent également être responsables d’intoxications au plomb, notamment certains khôls traditionnels utilisés en Afrique et Asie.
A fortes doses, le plomb induit également des tumeurs rénales chez le rat. Des études ont montré des excès discrets mais significatifs des cancers gastriques, broncho-pulmonaires et des voies urinaires chez les travailleurs exposés au plomb ; toutefois, les facteurs de confusion éventuels (tabagisme, co-expositions…) n’étaient généralement pas pris en compte dans les études analysées. En raison des données expérimentales, le CIRC a classé le plomb et ses dérivés inorganiques parmi le groupe 2B (peut-être cancérigène pour l’homme).
Enfin, il semble qu’une exposition au plomb lors de la grossesse puisse entraîner des changements épigénétiques transmissibles non seulement aux enfants mais également à la génération suivante [10].
EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT
Le plomb fait partie des contaminants les plus toxiques de l’environnement. Il peut en outre agir en synergie avec d’autres métaux et polluants, comme le cuivre, le cadmium ou le sélénium.
Il n’est pas biodégradable et sa demi-vie géochimique est d’environ 7 siècles. Les champignons sont de bons stockeurs de plomb et jouent un rôle important dans le cycle toxique. La biodisponibilité du plomb pour les végétaux est très importante, particulièrement en cas d’acidité.
Le plomb est en outre très toxique pour de nombreux invertébrés, particulièrement ceux vivant en eau douce, et pour les amphibiens. Enfin, l’ingestion de grenaille de plomb est particulièrement toxique pour les oiseaux et représente une cause fréquente de saturnisme aviaire.
L’IMPACT DES MÉTAUX LOURDS DANS L’ENVIRONNEMENT
Les métaux lourds sont d’importants contaminants des écosystèmes et du réseau trophique. A la différence de plusieurs autres polluants, ils ne sont pas biodégradables. On les retrouve en particulier très concentrés par les animaux en tête de la chaîne alimentaire : oiseaux marins prédateurs, cétacés, et également dans la chaîne alimentaire humaine.
Les métaux lourds peuvent être bioaccumulés dans les plantes et induire des perturbations au niveau de leur métabolisme. L’effet toxique varie selon le type de métal, la concentration dans la plante, le temps d’exposition, l’espèce végétale et la présence éventuelle d’autres éléments.
Les métaux lourds peuvent induire des effets négatifs sur la santé végétale en interférant avec plusieurs mécanismes : l’absorption des nutriments du sol, la photosynthèse, la germination, la division cellulaire et la croissance. Les métaux présents sous forme de cations peuvent entrer en compétition avec d’autres cations du sol qui servent de nutriments essentiels pour la plante (calcium, potassium, magnésium…). L’absorption des métaux lourds entraîne ainsi l’inhibition ou la stimulation de l’absorption des cations du sol, modifiant le métabolisme de la plante.
Ces métaux provoquent également la diminution de la concentration en chlorophylle, ainsi qu’une baisse de la photosynthèse. Il existe par ailleurs une diminution du taux de germination des semences. Enfin, ils peuvent entraîner des perturbations dans la division cellulaire des végétaux en endommageant le nucléole et en inhibant les activités enzymatiques.
Les signes d’intoxication végétale aux métaux lourds ne sont pas toujours visibles, mais on peut parfois observer une réduction de la croissance et des taches à la surface des feuilles, voire des nécroses. Certaines plantes ont développé des mécanismes de résistance, soit en retardant l’absorption des métaux soit en les accumulant dans des parties spécifiques de leur organisme. Une autre stratégie consiste à précipiter les métaux lourds ou en formant un complexe permettant de détoxifier la plante.